À un moment ou à un autre du parcours dans ce travail, tous les participants vont devoir affronter cette idée de comment se sentir digne de recevoir. Ca peut arriver en pratiquant l’une de nos méditations marchées. Ou bien lors d’un événement. Ou encore chez eux, dans leur pratique personnelle.
Hors contexte, il peut être facile de faire des suppositions sur ce que nous voulons dire lorsque nous utilisons des mots potentiellement chargés comme « le mérite » ou « la dignité ». Trop souvent, l’idée de notre propre mérite peut se mélanger avec les histoires que nous racontons sur nous-mêmes et sur les autres, et devenir un autre moyen de maintenir une vieille image de soi encore bien vivante.
Le langage est souvent imprécis et sujet à interprétation. Ainsi, parfois, la meilleure façon de comprendre le sens d’un concept complexe est de commencer par expliquer ce qu’il n’est pas.
Ce qu’être ‘digne de recevoir’ n’est pas.
Se montrer ‘digne de recevoir’ n’a rien à faire avec la culpabilité. Les gens ont souvent une fausse représentation de cette idée et s’imaginent que certaines personnes ont en quelque sorte “mérité ce qui leur arrive”.
Mais nous n’utilisons pas cette expression dans un sens culpabilisant. Si quelqu’un vient à ce travail à cause d’une maladie grave, d’une relation douloureuse ou de problèmes financiers, ce n’est pas parce qu’il est responsable de cette situation et qu’il aurait en quelque sorte mérité que ça lui arrive. En fait, cela ne fait que renforcer une image de soi sans amour ni compassion – c’est tout le contraire de ce que signifie, se montrer ‘digne de recevoir’.
La dignité n’est pas une question de privilège. Dans une culture qui valorise à outrance le fait de s’affirmer haut et fort et de tout vouloir tout de suite, les gens confondent souvent un état de disponibilité à recevoir avec le sentiment que quelque chose leur est dû, quelque chose qu’ils devraient obtenir parce qu’ils le “méritent” ou le veulent assez fort. Cette distinction semble subtile, mais c’est en fait l’un des principaux éléments différenciateurs de ce travail. Lorsque vous voulez quelque chose, et que vous vous efforcez de l’obtenir, vous essayez de créer dans le monde tridimensionnel, de la matière à la matière. Vous partez de votre désir et vous attendez un résultat.
Dans cet état, vous entendrez souvent les gens dire des choses comme : “Pourquoi n’ai-je pas encore été guéri ?” “Pourquoi n’ai-je pas trouvé mon partenaire idéal ?” “Pourquoi n’ai-je pas le travail de mes rêves ?” “Pourquoi cela prend-il tant de temps ? »
Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas changé. Ils ne se sont pas levés de leur méditation chaque jour en étant devenu une personne différente. La personne qui pose ces questions est la même que d’habitude – le même vieux moi – qui se sent séparée de cette autre moi-même qui peut guérir dans un état de gratitude ; séparée de la personne qui peut trouver le partenaire idéal en tombant amoureuse d’elle-même chaque jour ; séparée de la personne qui vit dans l’excitation d’une nouvelle carrière.
La même vieille personnalité n’est pas celle qui se demande : “Qu’est-ce que je dois encore changer en moi pour me rapprocher de cet avenir là ? Comment puis-je devenir davantage cette personne à travers mes pensées, mes actes et mes émotions ?”
Ce qu’ils disent en réalité, c’est : “Je vois la chose que je veux comme quelque chose de séparé de qui je suis. J’essaie tellement fort. Pourquoi n’est-elle pas encore là ?” Cette perspective renforce un sentiment de séparation et de manque – d’être à l’écart du futur qu’ils essaient de créer ; de voir les choses qu’ils désirent comme étant hors de portée. Or, la séparation et la distance sont à l’opposé de ce que nous voulons dire lorsque nous parlons d’estime de soi, de dignité et de valeur, c’est-à-dire d’unité et de connexion.
Se sentir ‘digne de recevoir’ n’a rien à voir avec la suffisance et l’égoïsme. Personne dans ce travail – ou dans ce monde – n’est meilleur qu’un autre. Peu importe le sexe, la position, la race, le système de croyances ou tout autre marqueur de statut perçu… la valeur de soi n’est pas basée sur une méritocratie ou un système de récompense.
Plus quelqu’un proclame avec force son statut privilégié – comme s’il méritait de fait, certaines choses – plus il est sous l’influence de son monde extérieur (et, généralement, d’une grande insécurité). Il s’agit là aussi d’une forme de séparation – et du contraire de l’humilité, qui est le lieu où se trouve l’estime de soi et la dignité.
Que se passe-t-il quand vous ne sentez pas que vous êtes ‘digne de recevoir’ dans la pratique ?
Maintenant que nous avons exploré une partie de ce que nous ne voulons pas dire lorsque nous parlons de dignité à recevoir, examinons comment les exemples ci-dessus se concrétisent dans nos vies.
Avant tout, le manque de dignité se présente sous forme de résistance. Cette sensation que vous ressentez quand vous ne voulez pas vous lever assez tôt pour vous entraîner ? C’est de l’indignité. La voix lancinante dans votre tête pendant la méditation qui dit : “Je ne fais pas ça bien. C’est trop difficile. J’ai mal aux genoux à force de m’asseoir. Ça n’a pas d’importance si je saute la respiration. J’ai trop de choses à faire aujourd’hui.” – C’est de la résistance.
Et ça n’arrivera pas juste pendant ce travail. Quand vous vous dites que ce n’est pas grave de sauter votre rendez-vous à la salle de sport même si votre partenaire d’entraînement vous attend… ou que ce n’est pas grave si vous faites défiler vos réseaux sociaux pendant des heures plutôt que d’engager une bonne conversation avec votre conjoint ou vos enfants… ou que vous retardez la promesse que vous vous êtes faite de changer une mauvaise habitude… c’est de la résistance. C’est ce qui alimente l’indignité et la mauvaise estime de soi.
L’indignité se manifeste par la peur de l’inconnu. Le manque de discipline. S’arrêter quand cela devient inconfortable. Ne pas se pousser au-delà de ce qu’on connaît. Se demander pourquoi cela ne s’est pas encore produit. Répéter de façon compulsive les mêmes pensées, comportements et sentiments – et obtenir les mêmes résultats et frustrations qui sont devenus confortables. Renforcer – et recréer – le connu, même s’il a déjà été prouvé que c’est ce que vous ne voulez pas.
L’indignité, en fin de compte, conduit à créer le même avenir – basé sur le passé connu.
Ce que représente se sentir ‘digne de recevoir’ : une invitation
Avant de pouvoir commencer à construire un nouvel avenir, nous devons d’abord être en paix avec le présent. Et cela signifie lâcher le passé – et toutes les pensées, comportements et sentiments inconscients qui l’accompagnent. Cela signifie mettre toute son attention et son énergie à entrer dans l’inconnu du généreux moment présent – avec volonté, curiosité et gratitude pour ce qui est déjà. C’est lorsque nous avons un désir impérieux d’aller au-delà du vieux soi qui vit dans la séparation – et de devenir le nouveau soi, connecté à une nouvelle réalité personnelle.
Lorsque nous parlons de se montrer ‘digne de recevoir’, il s’agit donc de se rencontrer avec amour et compassion. D’accepter et de permettre ce qui est – avec gratitude et humilité. Il s’agit de vous considérer comme digne du nouvel avenir que vous êtes en train de créer, parce que vous avez dépassé votre ancien moi. Être digne, c’est aller au-delà du connu pour aller vers l’inconnu… et être satisfait de ses efforts.
Il s’agit de surmonter les résistances et de se montrer constamment au niveau, dans ce travail, chaque jour. Et c’est ce dont nous parlerons dans la deuxième partie de « digne de recevoir ».
Cet articles est un traduction de l’article paru le 22 avril 2022 sur le blog de Dr Joe Dispenza. Pour lire l’article en anglais, cliquez ici