Je vous salue, vous et vos ancêtres, avec respect.
Mon peuple est originaire du sud du Viêt Nam, là où le fleuve rencontre l’océan, mais suffisamment en amont pour que l’eau soit douce. Je suis l’enfant de petits marchands et de négociants, de gens qui cultivaient la terre et recevaient son abondance sous forme de fruits, de légumes, de poissons, de grenouilles, de poulets et de cochons. Je suis la fille du riz parfumé.
Aujourd’hui, je vis et travaille sur les terres traditionnelles du peuple Tanana Athabascan, au cœur de l’Alaska, en tant que thérapeute somatique, trauma-thérapeute, conteuse et formatrice.
En tant formatrice, ma philosophie est fondée sur les valeurs de mon peuple, le portail de sagesse de mes ancêtres et une relation à la terre : générativité, mutualité, réciprocité, respect, gentillesse, délicatesse, humilité et responsabilité collective. Je réponds aux pronomx She / her (Elle / la).
Suite au traumatisme lié au déplacement forcé vécu à un très jeune âge, j’ai vécu ma vie en ne me souvenant de rien, afin de ne rien avoir à oublier. Marchant à reculons dans la neige. Effaçant mes propres traces dès qu’elles apparaissaient.
Pour ma propre survie, j’ai dû commencer à mener des recherches sur l’intersection entre les traumatismes et le corps. J’ai appris que je m’épanouis lorsque j’absorbe de nouvelles informations qui changent ma propre vision du monde grâce à un changement de paradigme – et mon expérience me dit que renverser ma perception était nécessaire pour guérir. En conséquence, je suis une fervente défenseuse de l’auto-psychoéducation et de la puissante introspection et conscience de soi qu’elle apporte.
En ce qui me concerne, en tant que survivante de traumatismes, l’exposition équivaut à la mort. Les échos dans mon corps me disent qu’être vue et entendue fait de moi une cible. L’enseignement m’apporte une incroyable lumière intérieure et nourrit mon âme, mais il m’a fallu beaucoup de travail pour être capable d’être présente, de me tenir devant les autres, d’avoir une voix, d’enseigner à partir de mon cœur. J’ai également eu énormément de privilèges, notamment de pouvoir consacrer certaines périodes de ma vie à la guérison.