Thérapies & Trauma 4mn
le lundi 29 janvier 2018

L’amygdale, la peur et la psychologie énergétique : propos au sujet du blog d’un neuroscientifique

Dans un récent billet intitulé The Amygdala Is NOT the Brain’s Fear Center (« l’amygdale n’est PAS le centre de la peur du cerveau »), le neuroscientifique Joseph Ledoux se plaint du fait que l’amygdale est « passée d’une zone obscure du cerveau à un mot que l’on emploie couramment en l’associant à la notion […]

Dans un récent billet intitulé The Amygdala Is NOT the Brain’s Fear Center (« l’amygdale n’est PAS le centre de la peur du cerveau »), le neuroscientifique Joseph Ledoux se plaint du fait que l’amygdale est « passée d’une zone obscure du cerveau à un mot que l’on emploie couramment en l’associant à la notion de peur ». Il poursuit en disant : « Ce n’est pas une conclusion scientifique, mais plutôt une conclusion fondée sur l’interprétation d’une constatation ».

À mon avis, ce que Ledoux décrit correspond parfaitement à l’expérience psycho-énergétique. J’élaborerai à ce sujet dans un instant.

Ledoux affirme que le sentiment conscient de la peur n’est pas la même chose que la détection non consciente des menaces et le contrôle des réactions du corps par rapport à cette menace. L’amygdale est responsable de ces dernières, mais elle ne produit pas d’elle-même l’émotion de la peur. Ledoux décrit un processus beaucoup plus complexe qui sous-tend la construction du sentiment de peur et qui englobe l’attention, la perception, le souvenir, l’excitation, l’évaluation, etc.

Qu’est-ce que cela a à voir avec la psychologie énergétique ? Que l’on pratique les TFT, la TAT ou l’EFT, l’expérience que vit généralement un sujet traité pour traumatisme après quelques protocoles de traitement, est la suivante : le client qui évaluait son niveau de peur à « 9 » se remémore l’événement et, pour « une raison étrange », ne se sent plus en danger. La peur a disparu. Cela rien à voir avec le changement de la logique ou de la capacité cognitive du client. La détection de la menace étant supprimée, la mobilisation de l’organisme pour faire face à la menace cesse.

Imaginez une personne totalement paniquée par un flashback ou un souvenir traumatique. Cette personne sait pertinemment que l’événement dont il est question fait partie du passé. On peut toujours lui dire qu’elle est hors de danger, mais cela lui est-il utile ? Pas vraiment. Le sens du danger jaillit du corps/de l’inconscient. Ledoux a tout à fait raison : l’émotion de la peur est un événement construit qui comprend certaines composantes de l’amygdale, à savoir la détection de la menace et la réaction de mobilisation du corps par rapport à cette menace. Mais d’où vient la menace ?

Dans le TSPT, la menace vient d’un souvenir interne ! La personne continue à réagir au souvenir (conscient ou inconscient), comme si l’événement auquel il se rapporte était en train de se dérouler, comme si la menace était actuelle. Rien de tout cela n’est conscient. La personne a des réactions négatives sans vraiment savoir pourquoi. On se conditionne soi-même à considérer les souvenirs eux-mêmes (conscients et inconscients) comme dangereux. C’est comme si l’amygdale ne savait pas faire la différence entre un danger extérieur réel et le souvenir interne de ce danger.

Lorsque nous recourons à la psychologie énergétique, il semble se produire la chose suivante : l’amygdale ne détecte plus la menace du souvenir. Sans menace, il n’y a ni réaction, ni peur, ce qui va dans la logique de mes propos au sujet de la théorie polyvagale et s’inscrit dans la théorie de la reconsolidation du souvenir et de la psychologie énergétique. (Pour en savoir plus, consultez mon blog vidéo Energy Psychology: An Integrated Neuroscience Paradigm) (« psychologie de l’énergie : un paradigme intégré des neurosciences »).

La clarification que fait Ledoux renforce l’argument selon lequel la psychologie énergétique arrête les réponses limbiques au niveau sous-cortical. La psychologie énergétique œuvre dans le but d’arrêter la perception non-consciente de la menace et les réactions du corps qui en découlent, en éliminant les précurseurs de la peur.

Pour en savoir plus sur la recherche et la théorie qui étaye la psychologie énergétique, rendez-vous sur : energypsych.org/research.

Source : Robert Schwarz, PsyD, DCEP : https://acepblog.org/2015/08/21/the-amygdala-fear-and-energy-psychology-contemplations-on-a-neuroscientists-blog/

Bob Schwarz
Psychologue depuis 35 ans, il est le directeur exécutif de l’ACEP (Association for Comprehensive Energy Psychology) depuis 2008.

Psychologue depuis 35 ans, il est le directeur exécutif de l’ACEP (Association for Comprehensive Energy Psychology) depuis 2008.