Les gens viennent me voir tout le temps – dans les aéroports, les restaurants, les salles de sport – pour me demander des exemples de ma pratique qui les aideraient à mieux comprendre leur propre approche de ce travail. Cela arrive aussi souvent lors de nos retraites – c’est là que quelqu’un a enregistré la citation ci-dessus concernant le fait de s’investir dans l’inconnu.
Commençons par le commencement. Comme je le répète sans cesse à mes étudiants, nous ne pouvons pas créer à partir d’un endroit ou l’on ne sent pas en sécurité. Si nous fonctionnons à partir de nos trois premiers centres d’énergie… si nous essayons de répondre à nos besoins les plus fondamentaux… si nous sommes préoccupés par la nourriture, le logement ou notre sécurité… si nous réagissons constamment par la colère et la frustration… alors ce n’est pas le moment de créer. Nous devons d’abord être centrés. Nous devons commencer à travailler à partir d’un endroit ou on se sent bien.
Donc, quand quelqu’un me pose la question que j’entends souvent : « Que faites-vous ? » Je commence à partir de là – de l’équilibre. Et ensuite, à partir de ce point d’homéostasie, je me pose ces questions essentielles :
Quel est le prochain grand défi que je pourrais être amené à relever dans ma vie ? Quelle est la prochaine inconnue qui fera évoluer ma perception de moi-même, ma façon de voir le monde et mon avenir ?
Au cours des décennies où j’ai développé et pratiqué ce travail, je l’ai toujours abordé avec cette pensée : Ma vie est une grande expérience. Et je suis le scientifique.
Il y a de nombreuses années, lorsque j’avais ma première clinique dans le nord-ouest du Pacifique, j’avais l’habitude de développer moi-même les radiographies des patients. J’entrais dans la chambre noire et, pendant la dizaine de minutes qu’il fallait pour développer les radios, dans cet endroit vide de toute lumière, je travaillais à me connecter à l’inconnu. Au fur et à mesure que l’image se révélait sur la pellicule après sa sortie de l’appareil de développement, je m’entraînais à ne plus être ni un corps, ni une personne, ni une chose, ni un lieu, ni dans aucun temps.
Ma démarche était la suivante : Si j’investis vraiment mon attention et mon énergie dans l’inconnu… si j’y crois vraiment, si j’y porte vraiment mon attention et si je le fais avec une intention claire… alors je verrai la preuve de cet effort – sous la forme d’expériences intéressantes et en constante évolution dans ma vie.
Et au fil du temps, en pratiquant, je suis devenu de plus en plus habile. Plus je m’enfonçais dans l’expérience, plus ces expériences s’accumulaient. Finalement, j’avais suffisamment de preuves dans ma vie pour être capable de me détacher de toute tentative de diriger ou de contrôler le résultat.
Ainsi, chaque fois que j’entrais dans la chambre noire – ou, lorsque j’ai commencé à voyager fréquemment, chaque fois que je me trouvais sur une piste de décollage, parfois quatre fois dans la même journée – je le faisais avec la même intention : Je laisse tomber toute anticipation de ce que sera ma prochaine expérience. Je fais confiance à ce qu’elle sera.
C’est mon effort qui compte, et non le résultat. Je me disais : « Puisque l’inconnu existe dans le moment présent… et que c’est là où je place mon attention que je place mon énergie… l’effort de rester vraiment présent dans l’inconnu devrait être ce qui m’apporte le nouvel événement. »
J’ai pensé à cela comme à un investissement dans un compte bancaire. Sauf que ce dans quoi j’investissais… c’était l’inconnu.
Je l’ai abordé, à chaque fois, avec un grand calme et un sentiment de savoir. Pas dans l’énergie d’essayer, pas dans l’énergie d’espérer. Je savais simplement que si je restais à l’écoute, si je continuais à me connecter, si je restais ouvert et curieux… tôt ou tard, quelque chose d’inhabituel se produirait dans ma vie.
Je faisais une pause et je pensais : si mes pensées créent vraiment ma vie … si je suis vraiment un créateur … si je continue à investir dans l’inconnu … alors mon corps suivra mon esprit dans cette expérience inconnue.
Souvent, lorsque les gens me parlent de ma pratique, c’est parce qu’ils se sentent coincés. Ils s’accrochent à vouloir un résultat – et leur attachement à la chose qu’ils recherchent est exactement ce qui les empêche de l’expérimenter dans leur vie. Ils sont préoccupés par leur désir. Et le fait de vouloir implique la séparation.
Mais dans l’inconnu, il n’y a pas de séparation. C’est parce qu’il n’y a rien ici dont on puisse se séparer. Ainsi, à chaque fois que je me connecte – à chaque fois que je deviens ni un corps, ni une personne, ni une chose, ni dans un lieu, ni dans aucun temps – je ne désire rien. Il n’y a aucun désir en jeu ; il s’agit purement de curiosité. Je suis le scientifique. Et ma vie est une grande expérience. Et je suis intéressé à voir si je peux faire évoluer ma vérité dans une certaine mesure.
Ce dont nous parlons, essentiellement, c’est de l’équilibre délicat entre l’intention et l’abandon – dont je parlerai davantage dans la deuxième partie.
Cet article est un traduction de l’article paru le 04 novembre 2022 sur le blog de Dr Joe Dispenza. Pour lire l’article en anglais, cliquez ici
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