Souris et reconsolidation des souvenirs : ça n’a pas encore fait tilt !
Article de Bob Schwarz, PsyD, DCEP, publié sur le blog de l’ACEP le 4 septembre 2014 : http://bit.ly/2jWfrHN
Aujourd’hui, je vais parler de la façon dont le débat sur le traitement du TSPT est totalement « à côté de la plaque », comme en témoigne un article récent publié dans la version numérique de The Atlantic : Changing Memories to Treat PTSD: A controversial area of brain research suggests it may be possible—but is it ethical? (« changer les souvenirs pour traiter le TSPT : un domaine controversé de la recherche sur le cerveau en suggère la possibilité, mais cela est-il éthique ? »)
La bonne nouvelle, c’est que cet l’article se concentre sur le concept relativement nouveau de reconsolidation des souvenirs pour traiter le TSPT. On sait dores et déjà que les méthodes qu’adopte la psychologie énergétique peuvent parfaitement activer la reconsolidation des souvenirs pour permettre au sujet de guérir. Malheureusement, l’article part dans une direction très différente. Il se concentre sur un ancien combattant d’Afghanistan, Kevin Martin.
« Mes amis et moi, on plaisantait toujours pendant notre séjour en Afghanistan, en prétendant qu’on allait mettre en commun toutes nos économies pour nous faire « incepter » par quelqu’un », se souvient-il, en faisant allusion à l’idée du film [Inception], selon laquelle il serait possible d’implanter des informations dans l’esprit d’une personne ou de les en extraire pendant son sommeil, de sorte que ces anciens combattants allaient pouvoir remplacer leurs mauvais souvenirs d’Afghanistan par des souvenirs « plus cool » dans leur cerveau et pouvoir enfin continuer à vivre avec eux-mêmes. Jusqu’à présent, il n’existe aucun traitement de ce genre pour Martin, 23 ans, qui, de retour aux États-Unis en 2012, fit l’objet d’un diagnostic de TSPT plus tôt cette année-là.
Faisant comme si cette présupposition n’était pas fausse, nous lisons brièvement les soi-disant traitements actuels proposés pour le TSPT, chacun d’entre eux étant à la traîne par rapport à ce que nous savons sur les résultats la psychologie énergétique peut obtenir. L’article se poursuit en décrivant l’idée que la psychiatrie biologique est à la recherche d’un moyen de se servir de solutions médicamenteuses pour reprogrammer les souvenirs afin qu’ils ne soient pas traumatisants. Si cet article suggère que cette approche pourrait être optimiste et utile, il soulève aussi certains soucis éthiques associés à la manipulation des souvenirs par l’usage de substances chimiques. L’article se termine de la sorte :
« J’ai récemment assisté à une conférence où cette idée a été soulevée », rapporte Reber, « et ce sujet a entrainé une discussion très animée : si l’on pouvait modifier ses propres souvenirs, est-il certains parmi ceux-ci dont vous souhaiteriez vous débarrasser ? Si l’on se souvient d’un événement douloureux, perd-on une partie de soi-même si l’on s’en débarrasse ? Le jeu en vaudrait-il la chandelle ?
Paul Reber est directeur du programme Brain, Behavior, and Cognition (« cerveau, comportement et cognition ») de l’université Northwestern. J’espère qu’on le citait hors contexte. Si ce « dilemme » peut passer pour un sujet de discussion stimulant dans les soirées, il n’a rien à voir avec la réalité des traitements des souvenirs traumatiques, tout du moins pas en ce qui concerne la psychologie énergétique.
Ce qui manque à cet article et à de nombreuses autres discussions, c’est une description de ce à quoi ressemble un événement traumatique guéri. Tout le monde en a déjà fait l’expérience. Lorsqu’un événement traumatique se produit, l’on est sujet à de nombreuses émotions négatives et souvent à une capacité de réflexion très limitée ou non productive (point A). Pensez aux pires aspects de votre scolarité dans le secondaire, ou au moment où vous avez perdu un être cher il y a des années de cela. Quand on guérit, ou quand on récupère (point B), on n’en oublie pas pour autant ce qui s’est passé et, quand le souvenir revient à l’esprit, on ne se laisse plus inonder par la douleur et la peur. Qui plus est, le sens de cet événement est alors très différent (généralement beaucoup moins négatif et restreignant) pour nous qu’au moment où cet événement s’est produit.
Il serait plus « pointu » de poser la question suivante : comment peut-on aider les gens à passer de A à B ? La réponse consiste à transmuter l’affect négatif. L’utilisation d’un médicament tel que le propranolol pour bloquer les symptômes corporels de la peur va dans l’optique conceptuelle de cet objectif. Cependant, la psychiatrie biologique ne se rend pas compte que le modèle médicamenteux ne devrait être qu’un simple point de départ employé pour concevoir des approches plus holistiques, plutôt qu’un modèle utilisé pour créer davantage de cachets qui ont pour habitude de masquer les symptômes en laissant de côté les capacités curatives normales du corps, et ce souvent avec des effets néfastes.
Au lieu de se concentrer sur les solutions médicamenteuses, le traitement du TSPT serait nettement meilleur si l’on adoptait des thérapies qui maximisent la reconstitution naturelle des souvenirs, comme le montrent les travaux de Bruce Ecker, qui a prononcé un discours liminaire lors du congrès international de psychologie énergétique en 2014, ou si l’on intégrait la psychologie énergétique aux travaux d’Ecker comme l’a décrit David Feinstein, autre intervenant au congrès de 2014.
Il serait utile pour les dizaines de milliers d’anciens combattants et d’autres personnes atteintes de TSPT que la communauté de l’information cesse de diffuser des informations obsolètes et commence à faire part des grandes recherches qui montrent qu’il existe des traitements efficaces pour guérir du TSPT, traitements que propose notamment la psychologie énergétique.