Thérapies & Trauma 7mn
le jeudi 8 mars 2018

La TFT au Rwanda : former les para-professionels, un atout essentiel

Article de Suzanne M Connolly, LCSW, LMFT, LISAC Nous obtenons des résultats étonnants lorsque nous enseignons aux autres les pratiques psycho-énergétiques à des fins humanitaires. Le nombre de thérapeutes dans ce domaine n’en est pas pour le moins limité à travers le monde ; effectivement, un praticien ne peut traiter à lui-seul qu’un certain nombre […]

Article de Suzanne M Connolly, LCSW, LMFT, LISAC

Nous obtenons des résultats étonnants lorsque nous enseignons aux autres les pratiques psycho-énergétiques à des fins humanitaires. Le nombre de thérapeutes dans ce domaine n’en est pas pour le moins limité à travers le monde ; effectivement, un praticien ne peut traiter à lui-seul qu’un certain nombre d’individus et de familles. Il est donc impératif que nous formions davantage de professionnels de la psychologie énergétique pour en former d’autres. Nous sommes nombreux à le faire au Rwanda depuis 2006, d’autant plus que nos efforts ont connu un succès dépassant largement nos attentes.

Récemment, nous avons reçu un e-mail de l’un de nos meilleurs praticiens de la thérapie du champ mental (TFT, Thought Field Therapy) au Rwanda, le révérend Célestin Mitabu, que nous avons rencontré pour la toute première fois en 2006, période à laquelle nous avons traité plus de quatre cents enfants de la rue dans un refuge provisoire de la capitale du Rwanda, Kigali. En 2008, le révérend Mitabu a suivi une formation formelle en TFT à Kigali. Ayant ultérieurement suivi diverses formations poussées en TFT, il s’est même rendu jusqu’à une Seattle, dans l’État de Washington, pour participer à l’une d’entre elles.

Récemment, en avril, mois du deuil au Rwanda, on a convié, comme à l’ordinaire, le révérend Mitabu à former des équipes de praticiens pour aider la Croix-Rouge internationale dans le cadre des cérémonies commémoratives du génocide, qui ont lieu dans tout le Rwanda. Il a été surpris de constater combien de participants connaissaient la pratique de la TFT. Lorsqu’il leur a demandé où ils avaient appris cette technique, les noms d’autres individus qu’il avait formés ont été mentionnés. Le révérend Mitabu s’est réuni avec un groupe d’infirmières qui ont travaillé avec AVEGA, groupe qui fournit des services de conseil et des soins médicaux élémentaires aux femmes qui ont été violées pendant le génocide. Il a expliqué qu’AVEGA était « une institution publique représentées dans diverses succursales à travers le Rwanda ». Il a organisé ce qu’il qualifie de « formation de rappel » (cours de perfectionnement) pour les infirmières d’AVEGA et autre personnel d‘aide participant aux cérémonies commémoratives du mois d’avril.

Comme l’écrit le révérend Mitabu :

« Une chose qui m’a frappé, c’est que la TFT se répand rapidement au Rwanda ; ceci m’a vraiment surpris. Partout où nous assistons à un événement commémoratif organisé dans un endroit loin de Kigali, nous trouvons toujours des praticiens de la TFT. Je ne les connais pas tous, mais chaque fois que je leur demande où ils se sont familiarisés avec ces techniques, ils me donnent le nom de personnes que j’ai formées dans diverses institutions. Certaines d’entre elles viennent à peine de maîtriser l’algorithme du traumatisme et des retours, rien d’autre. À la fin du traitement, je leur demande parfois pourquoi elles se servent de ces techniques pour traiter les gens. On m’affirme que c’est parce que la guérison s’avère très rapide. »

Le révérend Mitabu a mentionné que l’on n’emmenait les personnes éprouvant un retour de traumatisme lors des événements commémoratifs non plus à l’hôpital, mais plutôt chez des praticiens de la TFT. L’une de ces cérémonies s’est poursuivie pendant la nuit. Les praticiens de la TFT sont partis, pensant qu’ils étaient seulement censés travailler pendant la journée. Cette nuit-là, on a emmené un jeune homme gravement traumatisé à l’hôpital ; il avait totalement perdu conscience. Les travailleurs de la Croix-Rouge l’ont alors amené chez des praticiens de la TFT le lendemain matin. Le jeune homme s’est complètement remis et les a remerciés.

 

 

Le mois d’avril est terminé, et les praticiens de la TFT peuvent enfin profiter d’un peu de repos bien mérité. Cependant, le révérend Mitabu ne manquera pas d’enseigner la TFT à certains groupes dans la région des Grands Lacs d’Afrique, et le monde ne pourra qu’en être meilleur, soyez-en assurés.

Depuis sa formation initiale en TFT, le révérend Mitabu passe une grande partie de sa vie à former des personnes à cette technique. Il accomplit tout cela tout en étant pasteur d’une église et directeur d’un grand refuge pour d’anciens enfants de la rue. Le révérend Mitabu travaille sans relâche pour le plus grand bien de tous. Il a formé des étudiants dans toutes les grandes universités du Rwanda et, chaque année, on l’invite, lui et son équipe de praticiens formés à la TFT, aux cérémonies commémoratives de génocide qui ont lieu tout au long du mois d’avril. La Croix-Rouge internationale invite le révérend Mitabu à assister aux événements commémoratifs, et il transmet des directives pour effectuer des traitements TFT simples à la radio chaque année pendant les événements commémoratifs. Il a utilisé ces techniques en République démocratique du Congo, en Ouganda, au Burundi et au Sud-Soudan, où il a traité et formé plus de 10 000 personnes.

La psychologie énergétique a eu un impact positif sur la vie de nombreuses personnes souffrant de traumatismes au Rwanda, et certains Rwandais, comme le révérend Mitabu, tendent la main non seulement aux communautés voisines, mais aussi aux pays voisins de la région des Grands Lacs. Le problème est cependant mondial ; à tout moment donné, un homme sur vingt et une femme sur dix souffrent de stress post-traumatique, et ce souvent à la suite de catastrophes naturelles ou à grande échelle. L’OMS s’est réunie en 2009 et s’est penchée sur le problème de ce qu’il faut faire après les catastrophes d’origine humaine ou naturelle. Ils en ont conclu que, dans un monde où le besoin est grand et en présence de peu de professionnels qualifiés, il fallait former des para-professionnels pour combler le vide, de sorte que seuls ceux que les para-professionnels ne peuvent pas aider sont orientés vers les professionnels disponibles.

Le comité humanitaire de l’ACEP lance une initiative visant à former les praticiens de la psychologie énergétique à utiliser la TFT dans le cadre de ses efforts humanitaires, il s’agit de la méthode utilisée au Rwanda, qui a également été testée et affinée au fil des ans en Haïti, en Tanzanie, au Mexique, au Koweït, au Japon, en Ouganda, au Burundi, au Sud-Soudan et en République démocratique du Congo. Cette méthode a été évaluée et les résultats de trois essais randomisés contrôlés ont été publiés. « Bien que le monde soit plein de souffrance, il est aussi plein de victoires ».

Suzanne Connolly, LCSW, LMFT, a formé plus de 2 000 personnes dans le monde entier à la pratique de la TFT et à l’intégration de la TFT dans des environnements cliniques. Elle est déjà intervenue notamment au Rwanda, en Israël et au Koweït. Elle est membre du conseil d’administration de l’ACEP.

Source : ACEP – https://acepblog.org/2016/05/05/thought-field-therapy-goes-viral-in-rwanda-the-power-of-training-paraprofessionals/

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