Mes parties cognitives n’ont jamais pu trouver la réponse à la question “En quoi est-ce que je crois ?”. Mais j’ai compris que ce n’est pas cela qui est important. Parce que plus vous avancez sur le chemin de la guérison des traumas, plus vous vivez des expériences spirituelles directes, sans contournement, authentiques, et qui ne peuvent ni être expliquées par l’esprit rationnel, ni être niées ou démenties.
Ce que j’ai découvert tout au long de mon parcours de guérison de mes traumas avec le modèle IFS, c’est une spiritualité totalement naturelle, au-delà des systèmes de croyances.
J’ai tourné le dos à la religion à 18 ans, puis j’ai commencé à m’éloigner de la spiritualité dite “New Age” lorsque j’ai découvert le contournement spirituel et son antidote, l’IFS (Système Familial Intérieur). J’ai alors eu du mal à savoir ce en quoi je croyais. Croyais-je en un Dieu bienveillant ? Croyais-je au paradis, aux guides spirituels, aux anges ou aux vies antérieures ? Croyais-je que les expériences de mort imminente prouvaient l’existence d’une vie après la mort ? Croyais-je au karma, à la guérison spirituelle ou au channelling ?
Mes parties cognitives voulaient trouver des réponses (afin que mes parties contrôlantes n’aient pas à jongler avec toute cette incertitude déconcertante). Mais je ne savais plus en quoi je croyais. Mes parties sceptiques se demandaient si mes idées sur Dieu, l’Univers ou peu importe comment vous voulez appeler, le “Grand Mystère” ou la “Force de Création” ou les anges ou les guides n’étaient que des amis imaginaires qui me réconfortaient, comme ma sœur imaginaire Eddie ou le poney invisible que mon petit frère croyait bien réel et qui lui a tenu compagnie toute son enfance.
Mes parties sceptiques étaient polarisées avec des parties naïves qui voulaient simplement croire qu’il y avait une force bienveillante dans le monde qui se souciait de moi et de nous, qui me connaissait intimement et m’aimait, qui m’aidait et me guidait vers une sorte de “volonté divine” ou un chemin aligné. Certaines de mes parties contrôlantes étaient épuisées d’essayer d’utiliser ma force de volonté pour “faire arriver les choses” et voulaient simplement se soumettre à quelque chose de plus grand qui pourrait m’aider à trouver mon chemin vers quelque chose qui ait plus de sens, quelque chose de profond, au service des autres, quelque chose de juste, joyeux, intime et enrichissant dans un monde déconcertant.
Parfois, je partageais en thérapie des expériences de transcendance inexplicables car je ne pouvais pas croire que ce qui se passait était réel. Mon thérapeute IFS, qui était quelqu’un de très sage, m’a expliqué que plus nous sommes guidés par le “Self, plus cette puissance, sage, compatissante et aimante de la divinité en nous, nous guide sur notre notre chemin et réconforte nos parties. Cela conduit à des expériences directes, inexplicables et synchronistiques, plus fréquentes. Je n’avais pas besoin de croire en quoi que ce soit pour vivre ces expériences directes. Elles se produisaient simplement comme un bénéfice secondaire de dix ans de travail avec le modèle IFS, de guérison de mes exilés et de confiance gagnée avec mes protecteurs.
Quelles sont ces expériences spirituelles directes rapportées par les praticiens en IFS et leurs patients comme étant des bénéfices secondaires de la guérison des traumas et de l’intégration de nos parties dans un système guidé par le Self.
Les Dons de l’Esprit : A la racine de chaque véritable chemin spirituel se trouve la quête de l’amour, de la compassion (non seulement envers les autres, mais envers nos propres parties), de la vérité, de la guérison, du service et de la justice. Toutes ces émotions, états de conscience et façons d’être sont une conséquence naturelle de la guérison de nos parties et de l’ouverture à un Self-leadership.
Amour et Intimité : L’IFS offre le “comment” transformer une relation intime en un chemin spirituel. Non seulement l’IFS nous montre comment pratiquer l’auto-compassion, mais cela permet également à ceux avec qui nous sommes vraiment intimes de devenir nos “tourmenteurs” tout en nous aidant à apprendre à nous aimer nous-mêmes et les autres. Si un chemin spirituel ne comporte pas cette dimension d’apporter plus d’amour à nous-mêmes, à notre entourage et dans nos communautés, c’est qu’il est probablement un chemin qui ne vaut pas la peine d’être suivi. Un “tourmentor” (mot créé par Richard Schwartz comme la contraction de Tourmenteur et Mentor) n’est pas la même chose que de considérer un agresseur comme quelqu’un, dont on doit tirer une leçon, un enseignement (une façon courante de contourner spirituellement la responsabilité des agresseurs). Un véritable “tourmentor” pratique l’IFS avec vous, approfondissant ainsi votre intimité et permettant à chacun de grandir ensemble sur le chemin de l’amour et de l’intimité.
Synchronicité : Plus nos parties guérissent et plus nous habitons ce que l’IFS appelle le “Self”. Nous vivons alors plus souvent des synchronicités qui peuvent sembler être des affirmations mystérieuses, voire magiques, et nous ressentons que nous sommes sur la bonne voie, même si nous ne savons pas où nous allons. Ces synchronicités peuvent même se manifester comme d’anciens schémas traumatiques qui se rejouent à l’extérieur, renforçant ainsi ce qui se passe intérieurement lorsque nous travaillons et déchargeons nos exilés.
Méditation : Ceux qui pratiquent la méditation et à qui cela fait du bien, peuvent apprendre des pratiques de méditation non-contournantes, comme la méditation du Chemin de Dick Schwartz, pour renforcer l’énergie du Self et réguler le système nerveux tout en guérissant les parties.
Expériences mystiques et conscience non-duelle : Plus les parties sont guéries, plus l’énergie du Self se manifeste, et plus ceux qui pratiquent l’IFS comme un chemin de guérison ont tendance à vivre des expériences mystiques ou ce que certains pourraient appeler des expériences de “conscience non-duelle” (en d’autres termes, “pas de mauvaises parties, No Bad Parts”). Lorsque nous ne sommes plus polarisés EUX-NOUS ou BLANC-NOIR, mais que nous pouvons défendre des points de vue qui semblent opposés avec compassion, l’espace qui émerge alors nous aide à voir le monde de manière plus douce, aimante, mais aussi résolument compatissante, sans contournement.
Guides spirituels et anges : Ce que certains pourraient identifier comme des soutiens spirituels venant d’une autre dimension – guides spirituels, anges, animaux totems, etc. – apparaissent fréquemment quand on travaille en IFS. Ils se présentent dans le monde intérieur, comme des aspects du Self qui nous soutiennent, nous réconfortent et nous guident. Nous n’avons pas besoin de croire en eux ou de ne pas croire en eux. Ils se manifestent simplement de temps en temps.
Entités : Ce que certains pourraient appeler des “entités” apparaît sous la forme de “fardeaux non attachés” qui peuvent être libérés sans avoir besoin de les décharger. De même, nous n’avons pas besoin de les étiqueter, de croire en eux ou de les qualifier de “maléfiques”. Ils émergent simplement lors de notre voyage de guérison IFS et peuvent être libérés (on pourrait dire “exorcisés”) sans avoir besoin de les décharger.
Justice sociale : Tout chemin spirituel qui mérite d’être continué est fondé sur l’idée que tous les êtres ont la même valeur et qu’il n’y a pas de “meilleurs que” ou de “personnes spéciales ou élues”. Comme l’a dit le professeur de Harvard, Paul Farmer : “L’idée que certaines vies ont moins d’importance est à la racine de tout ce qui ne va pas dans le monde.”
Ce ne sont là que quelques-uns des sujets que nous aborderons lors du worshop en ligne du week-end des 10 & 11 juin, “La Spiritualité sans Contournement – Spirituality Without Bypassing“, avec Lissa et Dick Schwartz. Nous avons un nombre de places limité. Il est donc important de vous inscrire dès maintenant si vous souhaitez garantir votre place et faire partie d’une communauté qui s’interroge et qui a une pratique spirituelle, pour explorer quel est le chemin spirituel qui émerge au-delà du contournement spirituel. Nous vous invitons à nous rejoindre.